dimanche 23 octobre 2016

histoires de rien...





Les mots et les choses n'existent pas les uns à côté des autres. Des voix se lèvent à leur rencontre. Ce sont des milliers de voix qui murmurent parfois : Je suis cette voix au fond de toi, de tant de toi, qu'ils sont devenus je, tu, nous, vous, ils ou elles. Je crée des mondes à chaque instant. Je raconte des histoires de rien du tout. Ce sont des petites fables, cristaux de finitude devenue joie. Labeur de ramassage infime sans cesse renouvelé des documents de l'incertitude humaine. Et elle donne la voix, de cette voix intérieure, ténue, si ténue de ce carnaval étrange où les choses prennent le masque d'une aurore à espérir.






L'oiseau ce matin, 
L'eau du toit, 
Les feuilles à terre
Tapis rouge d'automne 




7 commentaires:

  1. "Espérir"...Cette trouvaille, son murmure, sa nuance, son goût en bouche sont pur plaisir.

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  2. avec l'ics, il est possible de l'entendre comme un néologisme, un signifiant nouveau, une créative trouvaille ou autre chose encore ? J'ai lu qu'en ancien français, il voulait dire aussi faire l'expérience de. Espérir a disparu à cause d'espérer, dit-on aussi. Mais peu importe, avec lalangue intime, faire s'entrechoquer : expérience de, espérer, désespérer, et périr, cela met en route des mots, des affects peut-être féconds. C'est le déplacement en tout cas que fait l'ics. Et face au savoir, il peut amener sourire ou joie, tout en sachant que.. ;-).

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  3. C'est vrai, le mot sonne vieux français.
    Question genre œuf et poule : est-ce lalangue qui fait le corps ou le corps qui fait lalangue? Tant mieux en tout cas si leur rencontre fait poème sur une ligne de crête où funambuler entre dire et indicible, jusqu'à "espérir" en rouge feuillage d'automne.

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  4. Oui, est-ce périr que de se rendre compte que les mots et les choses n'existent pas les uns à côté des autres, qu'ils sont à ce point inaccessibles les uns aux autres ?
    Et pourtant, les mots font parfois de belles choses, comme votre si joli petit poème japonisant. Et les choses aussi font de leur mieux, comme cette photo aux rouges éclatants.

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  5. Dominique Hasselmann : "Magnifique photo et retour de ce mot d'ancien français auquel mon père fut tant attaché.

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