Ailes dans le ciel. Flottant en-deçà des nuages lumière.
C’est une licorne. Lançant son vol-crépuscule. Dans son habit blanc-soie de Siam. De son toit disparu. Elle scrute le ciel, les bâtisses et puis leurs lettres. Tapie sur l’envers du monde. Prenant le temps à rebrousse-écaille. En des langues qui s’étiolent. Pâles éclats de nacre. Morsures-pensées. Sur les images du présent.
C’est une licorne. Ebréchée. Mais le vide de sa corne-fumée. Pénètre des ogives étranges. Sourcils froncés. Regard perçant. Elle expulse. Chants, encens, exigences, astringences. Tous périmés. Dépassés. Butant contre des murs qui n’existent plus.
C’est une licorne. Posée là. Le temps de lisser ses plumes. Au-delà des brouhahas de la vie. Laissant s’éloigner. Coqs de Siam, carpes épineuses et leurs mirages de lunes. Le temps est passé.
Tapie à l'envers du monde, attendant que les mots se posent sur sa corne unique comme un soleil couchant sur l'horizon, elle rendra aux hommes qui ont perdu leur mémoire, la capacité de rêver.
RépondreSupprimer