dimanche 10 mai 2015

Sur une photo de Bona Mangangu. Grimsby station




Origami de métal sur ciel bleu.

Fanions rouges.

Imaginaires. Tous imaginaires.

Ses yeux regardèrent derrière la vitre. Il me demanda :
« Quand êtes-vous descendue ? »
Je n’étais jamais descendue du train. Je m’étais endormie. Et le paysage m’apparut devant les yeux. Bleu, rouge, blanc, jaune, vert. Violents. Il insista.
« Quand êtes-vous descendue ? »
C’était une danse de mots. Incompréhensible. Comme un bruit de fond. Je pensai pouvoir habiter ces phrases. Elles étaient comme un rêve. Qui descendaient du train comme on quitte la vie.  Avec des phrases en pont entre les deux.
C’était un arrêt dans une gare. Nous étions en transit. Dans ce vaste monde. Qui congédie.  En dévoilant ses objets. Bigarrures sans épaisseur. Métamorphoses débutantes. Anamorphoses. Et je n’entendis plus sa question insistante.  « Quand êtes-vous descendue ? »

Car il n’y avait plus personne. Il n’y avait même plus de train.

J’étais seule sur le quai.

2 commentaires:

  1. seule sur le quai - moment de suspens qui s'éternise
    plein soit de solitude désespérante
    soit d'attente joyeuse et craintive
    un état qui est ouvert immensément à des interprétations différentes

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  2. les mots et les images comme les silences et les vides sont tellement ouverts aux interprétations différentes, laissons leur cette chance d'ouverture qui relance.

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