du voile levé
ont surgi
grues et dragons
masques plâtres
en leurs mouvements
abasourdis de sommeil
lents si lents
comme roches
entre deux mondes
entre deux mondes
mots assourdis
qui ne sont plus parole
qui ne sont plus parole
pourtant si familière
la nuit palpite
oui tous les soirs
oui tous les soirs
là où sombre la mémoire
elle se lève tournoie
en sa danse
bourrasque d'ombres
bourrasque d'ombres
effeuillant
une à une
ses figures
funambules
somnambules
sur le fil noir
ce soir
encore
encore
ce matin encore : beau
RépondreSupprimerle 5ème masque a l'air d'accord ;-)
Supprimerbelle soirée à vous
éloquentes "personae". D'où surgissent-elles?
RépondreSupprimerce sont des masques de théâtre nô dont Claudel avait si justement dit qu'ils étaient comme en suspens entre deux mondes, ils nous dévoilent peut-être notre être de marionnettes manipulé par des histoires, des scènes, des mots, voire des couleurs... est-ce que le suspens permet la distanciation ? parfois dirait l'une d'entre elles ;-)))) belle journée à vous Noëlle
SupprimerDu théâtre nô, ils nous font acteurs actants, marionnettes affectées et affectantes. Suspens ou réversibilité? La réversibilité n'est pas distanciation mais l'inclut comme doublure d'une veste, comme doublure de nous mêmes dans ces masques nô ou dans le théâtre de Claudel...Je pense à Sygne, Sygne de Coûfontaine...Je ne sais plus s'il y a des "s" dans les terminaisons!Je vais vérifier!!
SupprimerEt en vérifiant, à la suite de ma précédente réponse, j'ai vu que S. de C. était singulière et qu'un masque porté illustrait la couverture de "L'Otage" dans l'ed. Folio. Nous sommes aussi otages de nos masques et c'est bien si nous le sommes en tant qu'y consentant!!
Supprimerj'aime beaucoup l'expression " otage de nos masques " je n'y avais pas pensé, être "otage de" serait-ce "être prisonnier de", otage est celui qui ( dit la langue ) est " livré comme garantie pour l'exécution de certaines conventions ", l'otage si l'on fait toujours travailler la langue, est en quelque sorte l'objet " vivant " garant de certains pactes. Mais dans être otage il y aurait réversibilité, l'otage est libéré si le pacte est respecté.
SupprimerJe connais mal le Nô, j'ai travaillé longtemps avec des marionnettistes il me semble que la distanciation est plus nette avec le théâtre de marionnettes. La marionnette ne colle pas au sujet, elle se détache, en tombe, repose hors de lui, une fois la scène finie. Dépouillement du vieil homme ? C'est ce que j'avais tenté de réécrire dans mon texte sur la rencontre avec une marionnette de bunraku sur le site du cosaquedesfrontières.
En y consentant et en le sachant... qu'à tel moment c'est tel masque ;-)))) car c'est le jeu et il en faut bien un, ce n'est plus du tout pareil qu'être agi ou otage de ce masque...
j'adore le bunraku ! et ses scènes dissociées ! déliées !
Otage libéré quand le pacte est respecté...Liberté quand nous respectons nos pactes...en particulier avec nous-mêmes comme avec d'autres, ce qui est de la même essence? Mais aussi liberté du consentement : se prêter à être otage. Cette liberté, dans les deux sens me plaît.
SupprimerTerrible nuit de la mémoire qui ouvre son théâtre des merveilles !
RépondreSupprimeren l'écrivant j'ai pensé à Jean de la Croix, nuit de l'intelligence, nuit des sens, nuit de la mémoire, pour évoquer l'acédie et puis les mots ont comme ricoché et donné presque leur inverse dans la profusion imaginaire...
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