" Je déteste les histoires , lire ou écrire des histoires. " Et pourtant toute la journée il écoute des histoires. Il n'en guette aucune, seulement le moment de leur bascule. Lorsque celui-ci vient à frayer un parcours nouveau. Il est vrai il déteste les histoires. Il est seulement dans l'attention de cette bascule. Antichambre d'un éveil. A la perturbation d'un mot. D'une irritation inopinée d'un ton. D'une voix enfantine prenant son essor dans l'arche de la parole. Et qui déblaie. Qui remue. Et trie et évacue. Les scories du familier. Familier toujours. Déshabillé de ses outrances habituelles, de reconnaissances, de demandes sans cesse, de désirs sans queue ni tête. Cette perturbation soudaine. Oui, il la guette. Apprenant. Ou apprenti des voyages des phrases. De leur point de bascule. Sans cesse.
Bascules que sont les lapsus, les mots qui se dérobent, les tons qui s'affolent ou s'assourdissent, les histoires qui se risquent derrière les mots, qui trouent les nuages, les éclairent comme sur cette belle image, nous rendent à notre lucidité. Merci pour ce beau texte intime. Bonne soirée Huê.
RépondreSupprimerbascule, autre mot-couverture de la surprise... belle journée à vous Noëlle
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