Il est le seul que je vais voir à domicile car il est désormais en fauteuil roulant. L'autre jour, il est resté bloqué et allongé sur son lit quand je suis arrivée. Aujourd'hui, je l'ai trouvé en bonne forme, assis à son siège, l'aide à domicile était passée, il m'a montré sa récente acquisition, une station de travail pour la musique, elle trône dans son bureau. Il m'a fait entendre alors les mixages qu'il a créés dans la semaine, avec " Le sacre du printemps", j'ai écouté les bandes sonores qu'il avait superposées, telles des portées. Clarté, pureté du son numérique. Son dépouillé de tout souffle, embarqué dans cette symphonie des temps modernes revisitée. J'ai pensé à ces chorégraphies de printemps sauvage restées dans la mémoire du monde. Je suis repartie avec dans la tête des musiques et des images de corps dans leur rythme sourd, enduits de boue dans leur hymne à la terre.
Contemplant le fleuve, le soir venu, j'ai repensé à son sacre du printemps. Mais était-ce le matin ou était-ce le soir ? Les perceptions sont parfois trompeuses comme peuvent l'être aussi les mots. Alors ? interroge la lumière. Tu peux détailler l'écriture des branches, les nageoires des habitants de l'eau, le bruit du vent voire le cri des oiseaux. Installe-toi sur le dos du jour, a dit la lumière. Et observe. Soupesant la question de tout à l'heure, je me suis encore demandée : est-ce le matin ou le soir, l'hiver encore si frais ou le printemps enfant devenant ? Ou n'est-ce seulement que le suspens de leur passage ?
Contemplant le fleuve, le soir venu, j'ai repensé à son sacre du printemps. Mais était-ce le matin ou était-ce le soir ? Les perceptions sont parfois trompeuses comme peuvent l'être aussi les mots. Alors ? interroge la lumière. Tu peux détailler l'écriture des branches, les nageoires des habitants de l'eau, le bruit du vent voire le cri des oiseaux. Installe-toi sur le dos du jour, a dit la lumière. Et observe. Soupesant la question de tout à l'heure, je me suis encore demandée : est-ce le matin ou le soir, l'hiver encore si frais ou le printemps enfant devenant ? Ou n'est-ce seulement que le suspens de leur passage ?
Quelle splendeur dans cette photo ! en même temps que le frémissement de la fragilité. Cela vient "couronner" votre récit qui dit la splendeur et la fragilité des printemps humains, si l'on peut appeler ainsi les élans du désir et de la créativité...
RépondreSupprimerl'instant printemps, merci de ce partage
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