Elle s'appelait marguerite c'était un temps où les quadrupèdes portaient des noms floraux était-ce au début du siècle dernier marguerite était en champs et son regard balayait l'horizon elle cherchait sa baignoire rouillée où croupissait l'eau et où cohabitaient lentilles et grenouilles mais quel ingénieux bipède a imaginé cette pompe amenant l'eau fraiche comme d'un immense abreuvoir immergé dans la Loire pensée pour les plaines agraires ou plus encore n'est-ce son amour immodéré pour les quadrupèdes aux doux yeux langoureux
L'ingénieux bipède a donc chassé de lui le charme doux des yeux langoureux qui lui aurait permis de continuer à voir et entendre la rouille et les lentilles, les grenouilles et les noms de fleurs, les horizons du temps long qui piétine. Il veut faire vite. Il veut en finir avec ce monde ancien comme disait Apollinaire qui aimait sans modération les vaches paissant mais aussi la guerre...
RépondreSupprimerj'ai appris que l'on mettait cela aussi dans les étables où elles sont ainsi en batterie, triste sort mais les pâturages font parfois rêver à des choses qui ne sont pas ;-)
RépondreSupprimerrêver à des choses qui ne sont pas... et si c'était le propre du rêve...
SupprimerLes vaches ont le regard le plus immergeant qu'on puisse imaginer et ce temps où cohabitaient "lentilles et grenouilles" porte le souffle d'une mémoire nostalgique. Mais ces temps passés pouvait être aussi toxique pour les vaches:ainsi Apollinaire dans "Colchiques" : "Les vaches y paissant lentement s'empoisonnent" (je ne suis pas tout à fait certaine du dernier verbe). Il est vrai que cela ne rend pas moins monstrueux cet élevage dans les fermes industrielles, telles celle des "Mille vaches"!!!
RépondreSupprimerun ami me disait j'ai peut-être le regard un peu agricole quand je les regarde... mais ces quadrupèdes au regard si doux m'attendrissent toujours ils m'évoquent toujours des temps de paix je ne sais pourquoi
SupprimerCe point de vue me parle...Cette paisibilité...peut-être comme une ouverture du regard, de part et d'autre, à l'infini.C'est sans doute cela que les traitements industriels assassinent.
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