Il est tombé en voulant chercher un bout de chocolat sur les étagères il est tombé du fauteuil est resté deux heures par terre avant que l'aide à domicile n'arrive pour préparer le repas du soir rester ainsi sur le carreau et nulle autre issue que de s'échapper en gambadant dans sa tête en imaginant des choses qui n'ont jamais été vivre ainsi dans l'encadrure de la fenêtre où tombe le soleil dans la cuisine tout ça pour un chocolat cela en valait-il vraiment la peine a-t-il dit il ne cesse d'écrire encore et encore et d'envoyer cela à ses undisclosed-recipients certains lui répondent d'autres restent silencieux gênés parfois de ses confidences mais de ses pérégrinations en fauteuil dans la ville le soir venu il prend de si belles photos que tous restent interloqués de le voir revisiter ainsi leur quotidien tram devantures rues en pentes château ah oui sans mots dire sans mots de la fin non il attend tous les jours trois fois par jour qu'on lui vienne en aide il attend de ne plus tomber en ses moments de solitude l'angoisse l'entraîne parfois comme en un courant et il n'arrive à s'en extraire il aimerait tant observer tout cela du rivage mais c'est plus fort que lui alors il écrit il écrit oubliant les feuilles du pommier à la semaine prochaine m'a-t-il dit en traversant la voie du tram j'ai pensé à lui
j'aime en grinçant un peu (l'avenir proche)
RépondreSupprimerLa voie du tram est jolie avec ses reflets, elle sert à s'extraire elle aussi, ou à être extrait malgré soi, le tout est de ne pas rester en prison dans la solitude ou l'angoisse... C'est comme écrire aussi, écrire écrire sans trop laisser de trou où on pourrait tomber... oui, tout ça pour un morceau de chocolat, il la faut bien la récompense, cachée derrière tout ça, pas vraiment accessible, tant mieux peut-être ça permet de continuer, et puis le chocolat ça fait mal au foie, tandis que l'écriture, la gambade...
RépondreSupprimerDe la chute au mouvement et d'un fauteuil à l'autre!! De celui dont on choit à celui que l'on dirige, buvant la vie en passant. Y'a pas photo, c'est une belle histoire, une traversée où rails, déraillant, raillent ce que pourrait être l'impuissance...à bouger, à dire, à photographier, à écrire. Ces rails qui brillent, il faut les traverser, les contrarier, les poétiser, avant de rejoindre le fauteuil où tout ouïr et dire et écrire...
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