Des mots, des noms, de simples phonèmes, tous sur le fleuve : Giulietta, Gravier, Champrosay. Champ rosé roulant ses graviers de pierraille dans la vigne des annnées. Câu ông Lanh, quân tu, nha xec, et voilà une fête des lanternes où un poisson de papier a brûlé, renversé par le vent. Ce sont des moments qui n'ont jamais existé, si ce n'est dans les méandres du temps. Réelles virtualités qui font soudain entendre l'eau lourde de la vie.
Et nous avons parlé de ces fragments qui évoquent ce qu'ont écrit déjà tant d'autres, et parfois en tellement plus aboutis. Et puis aussi de ce travail qui pousse ses linéaments, au jour le jour, amenant son limon d'humanité-hésitation. Ecritures. Empans.
Et puis il y a ceux, pétris de cette matière impalpable, neuve parfois, pas toujours cependant. Façonnage numérique. Nouvel artefact. Sable dans les yeux qui scillent. Le monde est flou. Mais son noyau est dur. Toujours. Là. Et il aura fallu une vie pour en lever les squames.
Pas de réponse. Univoque. Totalitaire. Là non plus. Opportunité seulement, de la lettre en ses transits temporaires. Hic et nunc.
Fenêtres numériques
Espérances.
Peut-être.
J'ai pensé alors à toutes ces rencontres depuis un an. Blogs et blogueurs et blogueuses, amis venus du nuage. Liens nouveaux faits de présence-absence. Ne voulant les liens d'une réalité en deux dimensions. Et chacun cherche. Sur les strates des mots, images, représentations, toutes parsemées. Moments-rencontres-trouvailles qui n'ont jamais existé, si ce n'est sur la toile des errances-arcanes.
Tu étais là derrière moi dans la voiture. Je ne me suis pas retournée. Car ta voix venait pourtant de l'autre côté de la terre. Hier encore. Comment se fait-il que je l'entendais à présent derrière moi, me parler de mille choses. Pierrailles, limon, fraîcheur de l'été, moiteur des tropiques, tous entremêlés.
Virtualité du numérique. Ici, là-bas, nulle part et pourtant bien là.
Avec ses consentements, ses contractions, ses effacements, ses chemins d'images, de sons, de films, et dans les lignes, les mots défilent. J'ai pensé à ces faussaires qui patchworkent l'existence, pêle-mêlent tableaux-photos-époques. Le monde est flou, il est vrai.
Matière sous mes yeux. Mes doigts l'effleurent, et elle vient maintenant, se loger jusque dans mes oreilles. Lichens de moments-pierre. Eternité. Dure. Friable. Ex-time, résolument, certainement.
Formes aux
Virtualités soudain réelles.
Virtualités soudain réelles.
Et j'ai vu mes os apparaitre sous le voile des mots. Suaire prenant le large du monde des choses. La vie en été, voit l'automne encore lointain. Sourde. Au fracas du devenir sur la matière.
C'est un moment partagé qui n'a jamais existé, numérique, virtuel, réel ?
Bon voyage, Anh_Mat !
Bon voyage, Anh_Mat !
"La vie en été voit l'automne encore loin"...
RépondreSupprimerJe vous souhaite un très long été ...
belles moissons d'été à vous.
RépondreSupprimerToujours ces belles photos, lourdes de réel. J'aime beaucoup. Et le texte qui les soupèse, au poids léger des mots.
RépondreSupprimermerci de votre lecture
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