vendredi 7 juillet 2017

découverte du matin



 il y a le chemin paysage que l'on fait seul à deux à trois ou à quatre en s'exclamant et puis soudain j'ai vu ce que je ne suis pas arrivée à formuler ni à dire plus avant c'est un chemin un lieu peut-être dans son temps face à l'inconnu 

et en lisant ces phrases de Jabès dans "Esprits nomades" :

"Il n'y aura jamais assez d'heures pour venir à bout de la mémoire.

« Avant il a l’eau, après il y a l’eau ; durant toujours durant, … Jamais l’eau sur l’eau, jamais l’eau pour l’eau, mais l’eau où il n’y a plus d’eau, mais l’eau dans la mémoire morte de l’eau. Vivre dans la mort vive, entre le souvenir et l’oubli de l’eau entre la soif et la soif… »
Ainsi dit la voix profonde et calme de Jabès. Voix venant des déserts, sereine de toutes les caravanes et de tous les hiéroglyphes, de toutes les sagesses. Et surtout de toutes les mémoires."

c'est une autre eau encore que celle évoquée ici par Jabès qui m'est apparue, une eau du lieu, un être de l'eau, être là au monde qu'accompagne le langage qui le borde peut-être est-ce pour cela que poésie est nécessaire.

découverte si mineure mais lever de soleil de bonne heure ce matin avant les embarras du jour
petit rien qui m'a rendue joyeuse





7 commentaires:

  1. Il suffisait de cet instant pour chasser la mémoire.
    (non pas comme le chasseur qui tue, mais comme le vent chasse les nuages, ne détruit rien, transforme seulement)

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    1. une mémoire qui a archivé le passé et qui reste comme seulement suspendue à son instant présent dans sa présence de l'aube

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    2. Une mémoire suspendue à son instant d'aube, c'est joli, ça m'évoque un exercice de cirque de Calder...
      et sa présence dans l'aube dit aussi une mémoire renouvelante, et je pense là à Boris Cyrulnik.

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    3. les associations d'idées en amènent d'autres ce qui me venait est la perception comme d'un bout de réel nouvellement habillé à l'état naissant c'est qui m'avait remplie de joie
      d'où peut-être toujours ouverte encore à d'autres habillages ;-) comme un sou neuf

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    4. Tout à fait ! La joie du neuf, c'est le sou retourné de la mémoire.

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  2. "un être de l'eau" et l'eau de la mémoire...Ce naître de l'eau qui nous portait en mémoire archaïque puis nous cascada sur les rives de l'air; réminiscents, voici que nous naissons là au monde des "petits riens" dans les petits matins et leur transparence qui nous fait joie.

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    1. merci de votre présence aussi sur ce petit chemin de terre le matin ;-))))

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