"Quand
vous pensez avoir compris un koan, il n'est plus un koan, dit le zen. Aussi,
quand j'ai lu cette petite phrase : " la voie est sous vos pieds",
elle ne m'a pas semblé être un koan, car j'ai eu tout de suite le sentiment de
la comprendre. Marcher et méditer étaient les réponses bien sûr. Puis
progressivement, tout m'est devenu obscur : que sont donc véritablement ces
réponses ? Pas à pas, telles des boîtes de Pandore, elles ont délivré leurs
lots de surprises, de joies et de questions. Le long du fleuve, une question
revenait insistante : qu'est donc cette voie, est-elle une voie ou des voies,
une voix ou des voix ? La contemplation du fleuve nous en apprendrait-elle
quelque chose ?
Les haikus, ces étonnements sans cesse, éloges du minuscule
ici et maintenant, en accompagnent le parcours. Et dans leur si grande
proximité avec les mots intimes à chacun et la contemplation du monde, un
chemin pourrait s'ouvrir. A l'image de ces lieux de passage par-dessus l'eau,
il serait sorte de "gué", allant des conflits intérieurs que
reflètent les mots, vers la fraîcheur et la liberté qu'ils peuvent prendre.
Serait-ce là nouveau frayage entre psychothérapie et méditation, autres noms de
notre modernité, de l'expérience intérieure ?"
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