"Je festoie et caresse la vérité en quelque main que je la trouve, et m'y rends allégrement, et lui tends mes armes vaincues, de loin que je la vois approcher. Et pourvu qu'on n'y procède d'une trogne trop impérieusement magistrale, je prends plaisir à être repris. Et m'accomode aux accusateurs, souvent plus par raison de civilité que par raison d'amendement : aimant à gratifier et nourrir la liberté de m'avertir, par la facilité de céder."...-...-
"Nous entrons en inimitié, premièrement contre les raisons, et puis contre les hommes. Nous n'apprenons à disputer que pour contredire : et chacun contredisant et étant contredit, il en advient que le fruit du disputer, c'est perdre et anéantir la vérité."
Montaigne, Les Essais, la Pochothèque, 2001, présentée par Jean Céard, avec la collaboration de Denis Bjaï, Bénédicte Boudou, Isabelle Pantin, Livre III, chapitre VIII, De l'art de conférer, p 1447.
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