lundi 14 juillet 2014

Du doux mirage d'une langue-monde



                                           Ecouter le vent, humer les vagues, respirer les rêves. 


Peu importe la langue. 

Une langue, deux langues, trois langues. Entre-deux, en pidgin ou en créole. A saute-mouton, hirsute d'idiomes, allogènes ou autochtones. Une langue-monde enfin. Quel doux mirage. Qui parlerait un je-ne-sais-quoi. Qui bredouillerait un je-ne-sais pas. Pour chanter  un presque rien.

Arc-en-ciel dans la nuit noire du monde. Car le monde est sombre et d'anciennes peurs lui reviennent. Il veut évacuer, purifier, exterminer. Sortent alors de sa bouche d'ombre : ciel, nuage, pluie, tornade, guerre, pêle-mêle... 

Mots matière. Embrouillés. Empêchés. Trébuchants. Bombes devenus.

Puis les voilà terre, herbe, souffle, lumière enfin.

Peu importe leur langue.



Et ils pétrissent, ils transforment. Levain de la terre, souffle des saisons, alluvions de la matière, cycles de vie. Ainsi miroitent les échos du monde, en leurs bains de matière, leurs bouillons de langues et de paroles. Et je voudrais m'y baigner, m'en délecter, m'en pénétrer, puis les absorber.

Reste alors cette espérance folle. 

Les mots vivifieraient-ils comme la pluie d'été  ?
Apaiseraient-ils comme la chaleur où perlent les gouttes de soleil ?

Parfois...




Espérance folle. Que de se reposer à l'ombre des mots.






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